Rose-Marie FRANÇOIS
La première guerre mondiale ?
Mise en abîme dans les voix de ma petite enfance, « la guerre quatorze » s’appelait aussi « l’autre guerre ». Avec son vocabulaire éclaté : tranchées, gueules cassées, grosse Bertha, l’enfer de Verdun… Mais aussi : les réfugiés français qui, pendant plusieurs mois, ont fait partie de la famille. Ma petite enfance, c’est la deuxième guerre mondiale. Deuxième, pas seconde… « J’ignore quelle sera l’arme de la troisième guerre mondiale, dit Albert Einstein, mais celle de la quatrième sera la hache de pierre. » Avec la destruction de l’humanité, et la consécration de l’inhumanité. Sommes-nous incapables de paix ? Seul-e-s les poètes, les peintres, les artistes en général, qui vont à bras ouverts vers leurs pairs, ont la voix plus prompte à la louange qu’à la médisance, plus à la connivence qu’à la méfiance, c’est bien connu. Ou bien ce paragraphe devrait-il, d’urgence, être récrit à l’optatif ?