Fiche n°600 Photo de CHARLAYANA
CHARLAYANA

peintures de Charles Delhaes
micRomania, Charleroi, 2016


À mes parents, à mes ancêtres.
À ma mère, ô Terre de Picardie !
À tes arbres et à tes prairies.

À propos de Charles DELHAES :


Le peintre de renommée internationale, Charles Delhaes, est né à Liège en 1948. En 1994, il est retourné vivre dans sa ville natale, après avoir séjourné au Portugal, au Canada, à New York et à Paris où il a habité une quinzaine d’années.
Voici plus de quarante ans que Charles Delhaes vit exclusivement de sa peinture, y consacrant l’intégralité de son temps. Il vend directement ses œuvres à des collectionneurs privés passionnés. Chaque année en automne, il organise, dans sa maison-galerie à Liège, une exposition, au cours de laquelle il présente ses dernières œuvres, inspirées d’une thématique particulière.
Au fil du temps, sans renier l’abstraction, sa recherche s’est orientée vers la figuration, en relation permanente avec l’esprit des Maîtres Anciens.
Charles Delhaes s’est aussi engagé dans un « dialogue » pictural avec Francisco de Zurbarán, peintre du siècle d’or espagnol : s’inspirant des célèbres Saintes, il porte depuis des années un projet monumental qui renouvelle l’art contemporain, tant dans l’inspiration que dans les techniques.
La muse du peintre, qui est aussi son épouse, porte le doux prénom d’Ayana.

À propos de Rose-Marie FRANÇOIS :

Auteure d’une bonne trentaine de livres, poèmes, récits, romans, essais, spectacles, ses œuvres sont publiées en divers pays et traduites dans une douzaine de langues. Marquée par la guerre 1940-1945, p.ex. La Cendre (Jacques Antoine 1985), L’Aubaine (Luc Pire 2009, La Renaissance du livre), L’Adieu (Écrits des Forges 2011), Lès Chènes (micRomania, 2013). L’interdiction de parler le picard au profit du seul français induit dès l’enfance une passion pour les langues étrangères. Formée au théâtre, elle donne sur scène ses poèmes et ceux qu’elle traduit. Poésie et peinture sont pour elle inséparables, voir p.ex. L’Âlion dans l’atelier, in : L’Adieu (2011). Longtemps membre du jury international du Premio Napoli. Passionnée par les langues à moindre diffusion, on lui doit la première anthologie bilingue (letton-français) de poésie lettone : Pļavās kailām kājām, Pieds nus dans l’herbe (Amay 2002). Germaniste, maître de conférences à l’ULg, elle a dirigé des séminaires de traduction littéraire dans les universités de Liège (Belgique), de Lund (Suède), de Lettonie (à Riga), dont elle est dr. honoris causa, et au Centre Européen de Traduction Littéraire (à Bruxelles).
www.rosemariefrancois.eu




CHARLAYANA, divinité à deux visages, homme et femme, muse et peintre, nous conte les amours légendaires de deux Picardes tentées par l'au-delà des mers, en quête de la racine Soleille et son mystère le Temps. Conversations d'Aïeule et d'Aïôn, de Peinture et de Poésie.

Voici la lecture de Michel Paquot sur le site Culture de l'ULg:

Charlayana, comme indiqué au revers du bandeau du livre, «divinité à deux visages, homme ou femme, muse et peintre, nous conte les amours légendaires des deux Picardes tentées par l’au-delà des mers, en quête de la racine Soleille et son mystère du Temps». Ce recueil poétique, accompagné de toiles du peintre liégeois Charles Delhaes, est bilingue français-picard. «Il me plaît d’imaginer l’âme picarde tentée par la mer, l’océan, abordant d’improbables Atlantides, jusqu’à l’Islande, paysages fabuleux à reconnaître ici dans bien des pages», prévient dans son «avant-dire» Rose-Marie François, directrice de séminaires de traduction littéraire dans plusieurs universités, notamment l’ULg. L’auteure de la première anthologie bilingue (letton-français) de poésie lettonne poursuit : «Je vous sers un potage picard mêlé de glanures et autres grappillages latins, grecs, étrusques, germains, baltes, scandinaves… sans compter ceux de l’inconscient.» Ce recueil constitue dès lors un bel hommage aux Picards et à la Picardie.

«Se peut-il que l’on ignore encore que les Picards du bord de mer furent pêcheurs, navigateurs? Ils auraient composé des chants sur les mystères de l’océan sur la déesse aux deux visages»

«On oublie même que la langue picarde fut noble et châtiée, émaillée d’images fines et qu’un air de philosophie parfume les roses de Picardie.»

Lecture de Michel Paquot sur le site Culture de l'ULg: Rose-Marie François invite à découvrir «la légende picarde/de la fée à double face,/Charlayana, peintre et poète/enfant et vieillarde, espiègle et sagace». C’est ainsi que nous suivons «l’épopée des deux fées/qui firent la grande Traversée/de Picardie à Autrevie». L’une est une enfant, «une blondine aux grands yeux clairs». L’autre est une vieille, «une sorcière aux grands yeux clairs». Elles sont «dévorées par l’envie/d’aller voir où la mère Soleille/passe ses nuits. Un autre monde?/Il faudrait un bateau,/de solides cordages,/des voiles, des rames, des provisions,/le courage de l’illusion./Noyer la peur dans un mirage.»

Drôle d’épopée maritime, au demeurant, jusqu’à une terre où les deux femmes aperçoivent «les arbres qu’on créés leurs rêves». «Une cabane de pêcheur./Du sable, une pierre/à hauteur de prière./La vie, la mer, le lendemain:/un triangle fermé/à l’œil des humains.» Faudra-t-il repartir? Ou bien, la vielle mourant, la jeune vieillissant, la roue de la vie continuera-t-elle de tourner ?

Rose-Marie François n'en est pas à son coup d'essai en langue picarde. La Fédération Wallonie-Bruxelles lui a d'ailleurs décerné le 23 mai 2016 prix de la prose en langue régionale endogène, pour son œuvre Lès Chènes (petites proses-souvenirs en picard sur les années 40-45, éditions micRomania 2013). Rose-Marie François, Charlayana, micRomania

Note de Gérard KERF: Rose Marie François, dont j’ai pu vous envoyer une chronique de son dernier ouvrage « Course lente avant l’aurore » (chronique du 24/1/2016), sera le jeudi 13 octobre 2016 chez PAX à Liège, 18h : Gerald Purnelle ( Dr. en Philosophie et Lettres de l’ULiège) dialoguera avec l’autrice à propos de son livre Charlayana… Une divinité du folklore picard. Avec des peintures de Charles Delhaes. En recevant, en mai dernier, des mains de Madame La Ministre de la Culture Alda Greoli, le prix triennal de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour nos langues endogènes, Rose-Marie François a souligné que, loin de renoncer à la saveur et à l’humour, elle revient volontiers au picard d’autrefois, une langue noble : « C’est le défi que je me donne, de retrouver cette langue-là. » Gérard KERF


Photo 119 de CHARLAYANA

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